Après
l’échange sur le ou les textes d’évangile
Pour approfondir :
Luc raconte ce moment solennel au début de la vie publique
de Jésus comme le discours-programme de sa mission.
Le prophète Isaïe décrit l’action
du Messie à venir à la lumière de ce
qu’il a perçu de la manière d’agir
de Dieu depuis toujours : une bonne nouvelle adressée
à des cœurs de pauvres, perspective de liberté
et de délivrance, lumière pour les yeux, un
avenir meilleur par la victoire de l’Amour et de la
Vie !
Cette contemplation de l’action de Dieu dans l’histoire
était pour le prophète la source de sa confiance
et de son action en faveur d’un « marcher avec
Dieu ». Depuis toujours Dieu inverse l’échelle
des valeurs : ni le nombre, ni le pouvoir, ni la richesse,
ni la réussite matérielle ne peuvent assurer
le bonheur, mais l’ouverture du cœur et l’humble
marche dans l’amour et la solidarité !
Et Jésus de dire : c’est aujourd’hui !
Le passé n’est plus, l’avenir s’ouvre
pour qui se fie à l’aujourd’hui de la présence
agissante de Dieu. C’est maintenant que Dieu tend la
main à chacun et l’invite à regarder plus
loin, à entrer dans une relation vivante avec Lui,
à découvrir la force et la joie de ne jamais
être seul, à s’ouvrir aux autres pour inventer
ensemble des moments de partage, de prière, de se reconnaître
frères et sœurs.
Cet appel de Dieu est là à tout moment et pour
tous sans exception. Pas de conditions préalables,
pas de différences à priori ! La parabole des
ouvriers pour la vigne nous invite à oser appeler et
à profiter de toute occasion pour vivre des choses
avec des personnes que nous rencontrons.
La promesse de récompense ne se mesure pas en bien
quantifiable, mais dans la joie d’être reconnu,
de pouvoir participer, de pouvoir créer et de jouir
de l’amitié et la joie de recevoir et de donner.
Tout se perd quand on se replie sur soi, quand on commence
à comparer et à se comporter en concurrent qui
calcule. Tout se gagne si la joie de se savoir aimé
gratuitement par la bonté du Père nous porte
à nous réjouir de ce que d’autres aient
envie de participer à la vie de la communauté.
Après
l’échange autour du repère pastoral
Pour approfondir :
Jésus va à la rencontre là où
les gens se retrouvent… L’assemblée de
la synagogue a ceci de particulier : les gens attendent une
parole, ils ont une demande religieuse. Et Jésus ouvre
à la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu pour tous.
La proclamation de la promesse de Dieu est capable de susciter
une réponse de foi.
Pour Lui il n’y a aucune condition de « connaissance
» ou de bagage intellectuel. Il vise le cœur dans
sa pauvreté et ses désirs profonds. Il réveille
les aspirations à la paix intérieure, à
des ressources de confiance et d’espérance.
Tout ce qui est beau dans la vie et l’action des personnes
est déjà signe de la Vie de Dieu qui pousse,
et toutes les failles et limites sont espace pour se laisser
rejoindre par Celui qui dit à chacun : « Tu es
précieux pour moi, je te porte et je veux avoir besoin
de toi pour vivre et faire vivre. »
Beaucoup de gens ne savent pas ou ne savent plus, ne peuvent
pas, n’ont pas, ne répondent pas… Ce sont
ceux-là à qui le Christ nous envoie pour les
rencontrer tels qu’ils sont, les écouter dans
leurs joies et leurs peines, leurs aspirations et désirs,
et ensuite leur proposer de découvrir ce que ce Dieu
pourrait leur apporter de plus.
Se reconnaître avec eux en recherche, ne pas avoir
peur de nos propres questions et imperfections, nous savoir
pauvres comme eux, voilà la vraie communion au départ
d’un chemin ensemble vers la lumière du Christ.
Nous n’avons surtout pas à nous présenter
en « maîtres », mais en humbles compagnons
de route en découvrant ensemble combien l’humanité
belle est remplie de présence de Dieu et combien la
rencontre avec Dieu peut embellir notre vie humaine.
Oui, l’authenticité de notre témoignage
pastoral dépend du fait que nous nous laissons évangéliser
par les ‘pauvres’ et que les « pauvres »
reçoivent la Bonne Nouvelle.
Une fois touchés par cette ouverture au Christ ils
sont invités à devenir acteurs de la vie chrétienne,
personnellement et en communauté. L’Église
du Christ c’est nous, c’est chacun !
|