Après
l’échange sur le ou les textes d’évangile
:
Pour approfondir :
Notre Dieu est un Dieu qui invite à la joie, à
la fête, au bonheur. La foi chrétienne est avant
tout une bonne nouvelle de Vie, d’Amour, de fraternité,
de partage de joie ! Elle n’est pas une morale mais
l’annonce gratuite du salut en Jésus-Christ ;
c’est en lui que l’Homme peut trouver tout ce
qu’il recherche comme à tâtons au sujet
de la vie, de l’amour, de la mort, du présent
et de l’avenir.
Le Seigneur agit par son Esprit de façon mystérieuse,
et nous nous émerveillons souvent du cheminement de
personnes qui découvrent le chemin de la foi et de
la communauté…
Mais, l’homme de la parabole (Dieu) a son serviteur,
chargé d’inviter – et ce serviteur c’est
chacun de nous ! Quelqu’un écrivait un jour sous
une croix sur laquelle il y avait un Christ sans bras :
« Il n’a pas d’autres mains que les vôtres
»… Le Christ veut avoir besoin de nos visages,
notre bouche, nos mains… pour inviter ! Maurice Zundel,
un prêtre suisse, affirmait que Dieu nous était
confié ; qu’adviendra-t-il de Dieu dans le monde
d’aujourd’hui du fait de mes paroles, de mes attitudes,
de mes choix de vie… ?
Il y a des invités… Dans le contexte de la parabole,
ces ‘premiers’ invités c’est le peuple
d’Israël ; ce peuple, petit, faible avec qui Dieu
a fait alliance. Non de manière exclusive mais Dieu
s’est lié à jamais à ce peuple
pour faire comprendre à tous les peuples qu’il
voulait établir une alliance d’amour avec tous
comme avec Israël. Et voilà que certains dans
ce peuple oublient l’appel du Seigneur, ils sont ‘occupés’,
ils ont d’autres priorités…
Il semble y avoir place pour une légitime colère…
La colère du « Maître » consiste
en ceci : « On continue d’inviter, même
au-delà de nos critères spontanés…
». Et quand il y a encore de la place, soyons encore
plus insistants, car vraiment tous sont invités !
Nous ne sommes responsables que de l’invitation, la
réponse appartient aux invités qui ne cessent
d’être invités…
Nous ne sommes pas chargés de transmettre la foi mais
de tout faire pour la rendre possible : écarter les
obstacles les plus visibles, être des témoins
crédibles et sincères de l’Évangile.
Voilà notre œuvre. Le reste est l’affaire
de l’Esprit et de la liberté des invités.
Après
l’échange autour du repère pastoral :
Pour approfondir :
Il est vrai que nous ne pouvons pas « faire boire un
âne qui n’a pas soif », mais nous pouvons
être un « âne qui a soif et qui boit à
la Source » pour éveiller la soif de ceux que
nous rencontrons et l’envie de découvrir la Source…
Les difficultés rencontrées à cause
de l’indifférence apparente, le manque d’engagement
ou le rejet de la foi chrétienne et/ou de l’Église,
nous font parfois rester « entre nous » avec ceux
qui répondent « présents » avec
une tentation de repli, voire une certaine amertume et attitude
critique…
L’attitude du Christ n’est pas celle-là.
Il continue d’inviter, d’aller vers tous avec
confiance et bienveillance. Peut-être pouvons-nous chercher
ensemble comment nous soutenir pour inventer des occasions
de rencontres, des propositions conviviales de partage. De
simples rencontres peuvent apprivoiser et ouvrir à
l’amitié…avant de pouvoir partager aussi
notre foi. Notre amitié sincère, notre ouverture
peuvent être des premiers pas.
Peut-être faisons-nous la remarque : il y a parfois
des gens qui veulent bien un rite religieux, mais sans aucun
engagement ni prise au sérieux du contenu et de la
signification des sacrements… A ce sujet nous pouvons
lire la version de Matthieu (22,1-10) de cette même
parabole qui termine ainsi :
« Le roi entra alors pour examiner les convives, et
il aperçut là un homme qui ne portait pas la
tenue de noces. "Mon ami, lui dit-il, comment es-tu entré
ici sans avoir une tenue de noces ?" L'autre resta muet.
Alors le roi dit aux valets : "Jetez-le, pieds et poings
liés, dehors, dans les ténèbres : là
seront les pleurs et les grincements de dents. "
Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.
»
À l’époque la « tenue de noces
» était offerte à l’entrée
! Répondre à l’invitation signifie donc
bien sûr accepter de participer à la fête.
C’est le sens de la préparation aux sacrements
: prendre le temps pour découvrir ensemble le trésor
de la rencontre avec le Christ dans son Église. Elle
fait donc partie de l’invitation. Inviter les gens à
passer d’une demande d’un rite religieux, déjà
important, à une rencontre avec une Personne, celle
de Jésus-Christ.
Il nous faut peut-être apprendre à écouter,
à accueillir les autres là où ils en
sont et doucement essayer de leur faire entendre l’invitation
gratuite du Seigneur, découvrir la joie de croire,
personnellement et dans une communauté fraternelle
et joyeuse.
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