Lettre
pastorale de François-Xavier Loizeau, évêque,
à tous les chrétiens catholiques du diocèse
de Digne,
à la Toussaint 2006
1
Le projet de raviver nos communautés chrétiennes
du diocèse de Digne en vue d’un nouvel élan
missionnaire est né à la suite des quatre
années de visites pastorales que j’ai effectuées,
comme évêque, d’octobre 2001 à
juin 2006 auprès de toutes les paroisses et secteurs
puis de tous les mouvements et services diocésains.
J’ai alors ressenti très fortement l’appel
à retrouver l’élan donné par
le synode diocésain (qui eut lieu entre 1991 et 1994).
J’ai alors envisagé une démarche qui
mobilise notre Église locale en ses diverses composantes,
en vue de susciter un « nouvel élan missionnaire ».
Nous formons en effet un unique « diocèse »,
défini ainsi par le Concile Vatican II (Décret
sur la charge des évêques, n° 11a):
« Lié à son pasteur et par lui rassemblé
dans l’Esprit-Saint grâce à l’Évangile
et à l’Eucharistie, le diocèse constitue
une Église particulière en laquelle est présente
et agissante l’Église du Christ, une, sainte
catholique et apostolique ».
N’avons-nous pas aujourd’hui à
mieux prendre conscience de ce que nous sommes, l’Église
du Christ une et sainte, et à reprendre souffle pour
devenir toujours plus ce que nous sommes, l’Église
du Christ catholique et apostolique, afin d’annoncer,
dans le monde de ce temps, l’Évangile comme une
Bonne Nouvelle proposée à tous nos compatriotes
et contemporains ?
2 Nous entrons donc,
par cette lettre pastorale, que j’adresse à tous
les catholiques du diocèse, dans un dynamisme. Nous
allons avancer ensemble sur un chemin nouveau pour l’Évangile.
Cette démarche nous mobilisera pendant plusieurs années
(on ne peut en dire plus car le programme n’est pas
bouclé et nous aurons d’abord à «
écouter ce que l’Esprit dit à notre Église
» …cf Ap .2,7) pour tracer notre chemin.
L’objectif est de revivifier nos communautés
paroissiales, nos mouvements et nos services afin qu’ils
soient toujours plus des communautés « humbles
et fidèles, fraternelles et joyeuses, ferventes et
audacieuses pour donner aujourd’hui par leur vie des
signes de l’Espérance que l’Esprit de Dieu
met en nos cœurs » (selon les expressions de la
prière composée à l’occasion du
synode diocésain).
Nous entrevoyons le but final qui, au-delà
de nos mises en œuvre les meilleures et les plus indispensables,
est l’avènement du Royaume de Dieu parmi nous.
« Nous n’en voyons à présent qu’une
image confuse, pareille à celle d’un vieux miroir
» (1 Co 13,12). « Nous gémissons intérieurement…
attendant ce que nous ne voyons pas… L’Esprit-Saint
vient à notre aide, parce que nous sommes faibles…
Il prie Dieu en notre faveur » (Rm 8, 23…26).
3 Avant de nous
lancer dans ce « nouvel élan missionnaire »,
il importe de prendre la mesure de l’histoire et de
la géographie de notre pays, qui est beau en ses contrastes
naturels et vivant dans son devenir humain. Nous croyons que
cette terre est « aimée de Dieu » (Ps 85,2)
: « Les hauts des montagnes sont à lui…
les terres, ses mains les ont pétries… Nous sommes
le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par
sa main » (Ps. 95,4…7).
Ce pays des Alpes-de-Haute-Provence nous est donné
par le Créateur et celui-ci nous confie la mission
de « le cultiver et de le garder » (Gn 2,15) et
d’arracher, souvent avec beaucoup de peine, les mauvaises
racines du péché (Gn 3,17). Nous sommes donc
invités par Dieu à sanctifier la terre de nos
horizons, c’est-à-dire d’en faire «
une terre sainte » !
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