L'Islam est venu par le Nord, par le Tchad, il y
a environ soixante ans. Le type de structure sociale au Nord est
la communauté rassemblée autour de son chef, et la
conversion du chef entraîne la conversion des sujets. Dans
la partie Nord, les chefs sont en général musulmans.
Il y a par exemple des communautés musulmanes à Yoko
et Ngambé, et aussi des luthériens, qui sont venus
après les Allemands, dans ces deux villes.

une petite mosquée
à Bafia
L'Islam vécu dans le diocèse est très ouvert,
pas fondamentaliste : par exemple, tous assistent aux célébrations
catholiques, même les musulmans : c'est le fait de la communauté.
Dans une même famille, il peut y avoir trois religions. Le
fondamentalisme musulman n'existe pas en tant que tel au Cameroun.
Au Sud, les chefferies ne sont pas organisées de la même
manière. Il y a aussi des baptistes, des évangélistes,
des presbytériens, des pentecôtistes...
Les communautés sont ouvertes, mais parfois les responsables
(chefs, religieux...) peuvent vouloir se différencier et
réduire l'ouverture aux autres.
Pendant la colonisation, les catholiques et les protestants apparaissaient
comme chiens et chats : les prêtres et les pasteurs se sont
parfois opposés et ont entraîné leurs communautés
dans cette opposition.

la communauté de Ngoum
La vie sociale de la communauté est basée sur les
alliances, qui sont vécues en communauté et non pas
seulement en famille : il y a bien sûr les mariages, mais
aussi les alliances de sang qui asssurent une forte cohésion
sociale. Le caractère fraternel d'une communauté lui
permet de résister aux oppositions venues de l'extérieur.
L'expression de la foi est très communautaire : il y a une
grande relation entre les participants à une cérémonie,
par les chants et la danse. Aux grandes fêtes, il y a un repas
de fête qui rassemble toute la communauté. |