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En juillet 2003, notre évêque, Mgr
François-Xavier Loizeau, s’était rendu à
Bafia à l’occasion de l’ordination épiscopale
du nouvel évêque : Mgr Jean-Marie Benoît
Bala, qui, en retour viendra à Digne-les-Bains le 13
juin 2004, à l’occasion de la Kermesse des Missions.
Celle-ci, chaque année, depuis longtemps, mobilise ses
capacités d’organisation et la générosité
des nombreux donateurs pour que, dans ce Cameroun qui fut une
colonie française, et où notre langue voisine
avec deux cent douze dialectes, nos compatriotes puissent concourir,
même petitement, aux chances des progrès économique,
social et spirituel qu’on découvre au Cameroun
dès lors qu’on y est amicalement accueilli.
En ce mois de février 2004, les bénéficiaires
de cet accueil auront été successivement :
- Mr Jean Roussel, vice-président du Secours Catholique
et Gaston Savornin, vicaire général
- Trois jeunes : Malvina, Robin et Grégoire, avec
l’adjointe à l’aumônerie scolaire
de Manosque : Catherine Rousseau.
- Mr Jean Conrad, directeur de l’enseignement catholique
des diocèses d’Aix et Digne.
Les premiers visiteurs pensent qu’ils peuvent renforcer
quelque peu les liens de jumelage en donnant quelques échos
de ce qu’ils ont découvert, apprécié,
admiré et pourquoi pas, fait des projets en toute amitié
et réalisme. Les détails concrets y révèlent
des enjeux importants.
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L’évêque au service
d’une population.
L’image pittoresque qui nous vient à l’esprit,
à ce propos, c’est l’arrivée de
Mgr Jean-Marie Bala au bord du fleuve M’Bam ce vendredi
13 février. Il vient faire aux habitants du village
de Deuk sa première visite pastorale. Mais entre lui
et ceux qui l’attendent sur l’autre rive –
maire, groupe musical, paroissiens - il n’y a pas ce
pont dont les habitants de Deuk pourraient rêver pour
échapper à un véritable isolement. En
attendant, on a recours au bac, manœuvré manuellement
et qui va transporter véhicules et personnes dans un
décor extraordinaire de forêt tropicale.
Quelques kilomètres plus loin, l’évêque
sera accueilli par le groupe de chants et danses des «
dames apostoliques », puis par le curé du lieu,
les religieuses, le pasteur presbytérien, et toute
une population qui à travers discours et festivités,
exprime à son égard une attente qui déborde
assez nettement les frontières repérables de
la communauté catholique.
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Le bac sur le fleuve M'Bam |

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L'œcuménisme
Les problèmes et espoirs concernant l’œcuménisme
peuvent s’exprimer parfois d’une manière
inattendue. Ainsi, à propos de la liturgie du mercredi
des Cendres, Mgr Bala présente l’afflux habituel
de gens à la cathédrale de Bafia comme «
une foule qui, aux abords d’un stade de football, attend
qu’on ouvre les portes » (!) Il s’agit,
en fait, d’un œcuménisme au sens large puisque
dans les liturgies qui se succèdent dans ce grand édifice
qu’est la cathédrale, les musulmans eux-mêmes
se joignent aux chrétiens catholiques mais aussi aux
réformés d’obédiences diverses.
Quel sens peut-on donner à cette convergence ? Dans
un pays marqué par la diversité des ethnies,
des dialectes et des religions (le muezzin appelle à
la prière dès 4 heures du matin) le rassemblement
du jour des Cendres pourrait donner à penser qu’on
cherche confusément dans un dénominateur commun
religieux, une référence pour la cohésion
sociale ? On peut toujours poser la question.
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Les danses. |
Communication et communion
Lorsque, grâce à l’obligeance de nos hôtes
Camerounais on peut découvrir tour à tour la
luxuriance de la forêt tropicale où la population
habite des maisons sans étage, les chutes de Nachtigal
sur l’imposant fleuve Sanaga, les ventes de bananes,
ananas, papayes… offerts le long des routes, on reste
malgré tout attentifs aux difficultés de circulation
rencontrées sur certaines pistes en attendant les améliorations
espérées. Aussi, par contraste avec ces problèmes
matériels de communication on admire la façon
dont les Camerounais savent créer la communion sociale
par les danses traditionnelles et modernes et par l’interprétation
remarquable de chants en dialecte Bamiléké,
Ehondo, Balom etc. etc… on perçoit aussi à
quel point le chant est facteur de cohésion dans la
jeunesse.
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Une piste
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Un village en brousse.
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Une consultation
au dispensaire
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Vitalité et santé
En traversant le Cameroun on ne peut pas ignorer les préoccupations
d’ordre sanitaire tellement compréhensibles par
exemple vis à vis du sida par rapport auquel de nombreux
jeunes se mobilisent.
En élargissant la perspective, on est d’autant
plus admiratif à l’égard des personnes
et institutions qui ont suscité et qui animent dans
les zones tropicales comme dans les régions de savane,
des dispensaires, des maternités et qui, patiemment,
s’efforcent d’éduquer les mentalités
face au manque d’hygiène ou à la malnutrition.
Entre autres souvenirs, il nous reste, celui, très
fort, de ces communautés de religieuses qui, avec leurs
collaborateurs hommes et femmes, essaient de se donner les
moyens d’une action compétente et suivie, par
exemple contre l’épilepsie, qui commence à
produire des résultats et qui serait encore plus efficace
si certains moyens - en vue - étaient donnés.
Gaston Savornin |

La pharmacie (bien démunie) d'un dispensaire. |
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